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Repères géographiques et d'économie...

La Guajira est une péninsule de près de 20 800 km2 (la Bretagne en fait 34 000), à l’extrême nord du continent sud-américain. Elle est située dans sa plus grande partie  en Colombie et pour 1/5e au Vénézuela. La mer des Caraïbes la borde.

Hormis Cabo de Vela et ses plages, c’est une région très peu touristique, à l’inverse de la longue côte caribéenne  qui courre de Carthagène « la perle des Caraïbes » au parc naturel de Tayrona, au pied de la sierra Nevada.

 

carte de la Guajira, à gauche le Venezuela

carte de la Guajira, à gauche le Venezuela

Elle est semi-désertique dans sa première moitié, la Basse Guajira ; désertique et plate avec toutefois une petite chaine de montagne (860 m/alt.) dans la seconde, la Haute Guajira. Un grand rio, Riohacha, la traverse d’ouest en est dans sa partie basse, il est presque à sec au plus fort de la saison sèche.

Ce grand morceau presque uniquement recouvert de sable est continuellement balayé par les alizés marins. La végétation y est très pauvre dans la partie semi-désertique, quasi absente au-delà, sauf pour les cactus.

Territoire de sécheresse qui, d'années en années, s'accentue. Les causes : le réchauffement climatique, la captation du rio Rancheria et de la nappe phréatique par la mine de la Cerrejon et l'agro-alimentaire (bananeraies), l'ensablement. Il pleut en mars et en avril ou mai, saison des orages et des fortes précipitations, et parfois en septembre. Les rios à fond argileux, à sec les autres mois, se mettent alors à déborder, les terres se couvrent de petits étangs.

Les villes : Riohacha, la petite capitale (400 000 habitants) au bord de l'océan en basse Guajira; Maicao, au centre et à 6km de la frontière avec le Venezuela, la ville "la plus sale de Colombie"; Uribia, porte de la haute Guajira, "la ville wayuu" dont le plan fut dessiné par les Capucins en 1930. De l’autre côté de la frontière, au Vénézuela, le grand port de Macaraibo exerce son attraction économique et draine les populations exilées.

N'hésitons pas à le dire : la Guajira n'est pas vraiment le "bout du monde enchanteur" annoncé par les agences de tourisme. Elle est rude à vivre, désolée dans sa plus grande partie, les Guajiros ne sont pas d'un accueil débordant, la côte ne se prête pas facilement à la baignade (forts courants).

paysages riantspaysages riants

paysages riants

... et pourtant, pour qui aime les paysages de bout du monde, les ciels immenses et sans cesse changeants, les côtes désolées, les vastes étendues où le silence est rythmé par le vent, par le roulement des vagues, les sensations tour à tour de solitude et de fragiles rencontres, c'est un vaste espace qui mérite qu'on s'y apprivoise.

l'économie

Le tourisme, un peu, l'élevage, très traditionnel (chèvres, brebis, vaches à bosse efflanquées), la pêche côtière.

MAIS

c’est aussi dans cette péninsule que l’on trouve la plus grande mine de charbon à ciel ouvert du monde, la Cerrejon. Un trou immense, démesuré, sillonné d’énormes engins extracteurs et de transport, déversant aux alentours des nuages de poussière, asséchant les rios, visant à détourner la seule rivière – Riohacha – de son lit. Elle appartient à une multinationale dont les principaux capitaux sont canadiens (BHP Billiton), suisses (Xstrata) et anglais (Anglo American), réunis depuis 2002 en consortium sous le nom de Carbones del Cerrejón Limited. Une ligne de chemin de fer la relie au terminal de Puerto Bolivar sur la côte caribéenne. Mine et chemin de fer sont en activité 24h/24 et emploient, directement et en sous-traitances, environs 10 500 personnes dont très peu sont Wayuu.

Dans la première partie de la basse Guajira, l'agro-alimentaire avec le riz et les bananeraies.

la mine de la Cerrejonla mine de la Cerrejon

la mine de la Cerrejon

D’importantes réserves de gaz et de pétrole sont en exploitation mais aussi encore non exploitées au large de la côte la plus au nord (lieu sacré pour les wayuus) ainsi que dans le golfe du Venezuela. Des gazoducs traversent la péninsule de nord en sud vers le centre de la Colombie.

Moins « moderne » et « multinational », plus « traditionnel » : après avoir été l’un des centres important des narco-trafiquants du pays, activité lucrative aujourd'hui principalement transférée au Venezuela tout proche ainsi qu’au Mexique, la région frontalière reste dominée par le commerce et les activités de contrebande, en particulier pour l’essence venant du Venezuela. Le trafic y est incessant.

Enfin, pour les populations Wayuu du centre, l’activité pastorale demeure encore mais elle est en très nette diminution depuis plusieurs décennies. Pour les populations de la côte demeure la toute petite pêche en barques et avec filets. Ces activités, avec celles d’une toute petite agriculture pendant les deux mois suivant la saison des pluies, restent de suffisance familiale. Les femmes confectionnent aussi de superbes mochilas, sacs tissés au crochet, ainsi que des hamacs dont quelques productions sont revendues au prix fort dans le circuit touristique.

hamacs et mochilas wayuuhamacs et mochilas wayuu
hamacs et mochilas wayuuhamacs et mochilas wayuu

hamacs et mochilas wayuu

Tag(s) : #guajira
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